Patrimoine

LE RETABLE DE SAINT CLAUDE

Le Retable de Saint Claude se situe sur le mur EST de l'église, derrière le Maître Autel et au dessus de l'entrée de la sacristie.

La toile a une "certaine" valeur artistique, elle est signée du peintre Sébastien GUTZWILLER, natif d'Uffheim en Alsace le 1/11/1798, décédé le 20/10/1872 à Bâle en Suisse, auteur de nombreuses oeuvres religieuses dans les églises du Sundgau. Quelques retables sont répertoriés à l'inventaire général du patrimoine mobilier (www.culture.gouv.fr).

En juillet août 1936, le tableau a été remis dans un cadre neuf, fourni par M. Chrétien de Bavilliers. Il est en staff, la décoration en est de M. Klatten.

En février 2015, la Municipalité a souhaité rénover le Retable (toile et cadre).

La "mission" a été confiée à l'entreprise Rono Peint spécialisée dans la plâtrerie, la décoration, la peinture, les plafonds et la restauration d'église. Fondée en 1878, l'entreprise Rono Peint gérée par Monsieur Nonotte, se perpétue de père en fils depuis cette date et est agréée monuments historiques. Des stages sont fréquemment effectués par les salariés et Rono Peint forme régulièrement des compagnons et des apprentis aux différents métiers de la restauration des bâtiments anciens (faux bois, faux marbre, dorure, peinture à la chaux). Les travaux sont réalisés à base de peinture minérale et les décorateurs sont spécialisés dans la restitution de décors peints. Ces peintres appliquent la peinture décorative comme le stucco à l'essuyé, à la chaux et les enduits cirés.

L’artiste : Sébastien Gutzwiller est né le 1er novembre 1798 à Uffheim en Alsace, il est fils de Sébastian, laboureur huilier et fils du maire, et de Caroline Grumler. Il décède le 20 octobre 1872 à Bâle, catholique, Français. Il « laisse » sept héritiers - sa femme, son fils, une fille mariée et son mari et ses trois filles célibataires. Il suit une formation de peintre à Mulhouse, puis à l’Académie à Paris où il a appris la restauration et a poursuivi ses études dans le portrait.

On le retrouve à Rouen, Le Havre, Marseille. Il est artiste peintre et restaurateur à Bâle dès 1830.

Dès lors, il réalisa, au cours des années suivantes, de nombreux retables dans des églises du Sundgau : à Hirtzbach, Obermorschwiller, Riedisheim, Ruelisheim, Sierentz (Saint-Martin), Tagolsheim, Wintzfelden, Wittersdorf.

Les premières commandes connues pour les retables Gutzwiller ont été confiés par l'église de son village natal Uffheim : un pour le maître-autel de Saint-Michel, ainsi qu’une Immaculée pour le côté gauche de l'autel.

Certains portraits à l'huile et trois lithographies sont au Musée Historique de Bâle et au Kunstmuseum.

A Olten, il termina le retable majeur (huile sur toile) commencé par Martin Disteli. Cette huile religieuse est considérée comme l'une des plus importantes de la Suisse de cette époque.

Le portrait et la peinture de genre occupèrent une place importante dans l'oeuvre de Sébastien GUTZWILLER, à côté de ses travaux de restauration et de sa peinture religieuse.

LE TARARE ou Machine à fabriquer le vent ou traquinet

Au secrétariat de la mairie, depuis plusieurs années, le tarare, don des enfants de Joseph Marconot vous raconte l’histoire des paysans d’Evette, hameau du Thiamont en particulier.

Fabriqué à Gray, dans le département voisin, la Haute Saône, il porte toujours les instructions d’utilisation, venez le découvrir !

LE TARARE rencontré au fil des lectures…

La soubrette plongeait ses petites mains brunes dans le tas d'or, comme une vanneuse dans un tas de blé (Théophile Gautier, Capitaine Fracasse, 1863, p. 191) ou Les grains de blé, versés dans une vanneuse à manivelle, abandonnent aux souffles de l'air les débris de leurs tuniques légères (A. France, Vie littéraire, 1890, p. 25).

Le tarare, vanneuse ou traquinet est une machine utilisée lors du vannage.

Le tarare tire son nom de l'onomatopée qui caractérise son bruit de fonctionnement (ta-ra-re).

Apparu au début du XVIIe siècle aux Pays-Bas, il est constitué d'un ventilateur et de grilles, le tout étant actionné par une manivelle, ou parfois un moteur. Avec les progrès de la mécanisation, le tarare fut intégré dans la batteuse.

En France, jusqu'au début du 19ème siècle, les cultivateurs ne disposaient que de moyens très primitifs. C'est ainsi qu'après avoir coupé le blé, ou autre céréale, poignée par poignée, au ras du sol, à la faucille, ils battaient les tiges au fléau pour séparer le grain de l'épi. D'un côté on ramassait la paille à la fourche et de l'autre, le grain avec son enveloppe, qu’on appelait « balles ». Pour éliminer les balles, on attendait qu'il y ait du vent... On étendait alors un drap sur le sol et on y versait le mélange grains-balles d'une hauteur de 1m70 environ, afin que les balles soient emportées par le vent et que les grains, plus lourds, tombent sur le drap, presque propres.

Séparer le grain des balles n'était donc possible que les jours de grand vent.

C'est alors qu'en 1828, Vincent Jeannin, né à Mirebeau le 21 mai 1800, taillandier de son état, imagina une machine à « fabriquer » du vent. Plus tard, il dota son invention d'un jeu de grilles mobiles et fit breveter le « Tarare ventilateur » qu'il se mit à fabriquer, dès 1830, avec l'aide de quatre ouvriers.

Le succès fut immédiat car le besoin était évident.

A la mort de Vincent, en 1871, son fils unique, Charles -premier du nom- né à Mirebeau le 4 avril 1834, lui succéda et après lui, le fils de ce dernier: Charles -deuxième du nom- qui ajouta à la fabrication des Tarares celle des trieurs de grains, puis la vente et la réparation des premières machines agricoles.

A la fabrication des Tarares, inventés par son grand-père Vincent, Charles ajouta une entreprise de battage à domicile avec locomotive à vapeur.

Il faut noter que les premières machines agricoles rencontrèrent une vive hostilité chez les ouvriers qui redoutaient qu'elles ne leur enlèvent le pain de la bouche. On alla jusqu'à planter des pieux en fer dans les champs pour faire casser ces maudites mécaniques...

Cependant, le progrès ayant toujours surmonté les obstacles, ces machines qui économisaient de la peine et donnaient du grain plus propre, s'imposèrent au fur et à mesure de leur utilisation...

Le Tarare, fabriqué sous brevet dans plusieurs régions de France, rendit d'immenses services, durant plus d'un siècle.

Aujourd'hui encore, on trouve des Tarares dans bien des fermes où on les conserve soigneusement, arborant leur marque en gros caractères.

Certains producteurs les utilisent toujours pour nettoyer et trier les haricots dont les procédés de récolte n'ont guère changé…